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Le temps se couvre

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edito 08 decembre 2021
La cinquième vague émousse le moral des citoyens. Si les bénéfices de la vaccination sont flagrants, l’augmentation du taux d’incidence du virus et l’émergence d’un variant répandent sur le pays une atmosphère anxiogène. Sur le plan politique, l’exécutif est sur une ligne de crête. Le choix de mesures raisonnées peut se concevoir au regard de notre bon taux de vaccination en France. Mais au-delà d’un certain seuil d’alerte, les Français pourraient lui faire grief d’un trop grand « laxisme ». En bref, l’équation est complexe.

La même lassitude affecte les établissements et les professionnels de santé, qui voient reculer la perspective d’un peu de répit sur le front du Covid. Les périodes de fêtes sont toujours compliquées à gérer, mais la pandémie, alliée à la pénurie de professionnels de santé, amplifient cette complexité. Depuis deux ans, à chaque vague comme dans la dynamique vaccinale, les hôpitaux et cliniques privés à missions ont toujours répondu présent : cette fin d’année ne fera évidemment pas exception.

Au regard d’un engagement aussi puissant, nous serions légitimement en droit de demander la reconnaissance et la considération les plus élémentaires ! Force est hélas de constater que le temps se couvre sur plusieurs sujets majeurs : les revalorisations des professionnels du privé, qui pourtant soignent exactement les mêmes malades, ne sont pas strictement équitables avec le public. L’engagement de l’Etat retenu dans le protocole pluriannuel de financement vacille, avec la perspective d’une baisse des tarifs liée à la non-restitution de la mise en réserve prudentielle, sans aucune explication tangible. Et plus largement, à chaque jour de bataille contre le virus, la conception actuelle d’un Service Public Hospitalier qui exclut le privé devient plus obsolète et contre-productive.

Les établissements de santé privés prennent toute leur part dans le soin des patients Covid comme des autres patients. Une fois encore, nous apporterons la preuve par l’exemple que seules la coopération et la synergie des acteurs de santé de tous statuts sur les territoires, réunis autour des missions à accomplir, permettent de relever les défis difficiles auxquels nous sommes confrontés.

Dès lors, comment leur expliquer qu’une pleine cinquième vague, survienne une demande d’économies de l’ordre de 90 millions d’euros pour nos cliniques (alors que plus de 20 milliards ont été attribués aux seuls hôpitaux publics), et cela alors même que nous sommes percutés par la reprise de l’inflation !

Nous espérons que la raison reviendra, et que le ministère de la santé, qui pendant la crise a montré son soutien aux établissements de santé, prenne conscience du caractère à la fois délétère et totalement décalé de ce genre d’annonces auprès d’acteurs qui sont aujourd’hui, plus que jamais, au front.