Période pré-électorale oblige, les livres blancs et manifestes émanant d’organisations multiples fleurissent. C’est un signe positif, qui témoigne de la vitalité et de la capacité intacte des corps intermédiaires à être force de propositions, même après deux années compliquées.
Le champ de la santé ne fait pas exception. Il est d’ailleurs intéressant de constater certaines convergences de vue entre acteurs, qui peuvent servir de lignes directrices pour le prochain quinquennat : par exemple, la nécessité d’une approche moins comptable du système de santé, mais fondée sur la mesure et l’évaluation du service de santé rendu au patient, dans une approche de santé publique, est largement partagée.
Parmi toutes ces contributions figure celle du Mouvement des Entreprises du France (Medef), intitulée « Faire réussir la France », et issue de la réflexion de très nombreuses commissions, dont le Comité des Acteurs de Santé. Cette instance composée d’une grande diversité de membres - Fédérations, entreprises, associations, think tanks - et que j’ai l’honneur de présider, porte dans le cadre de « Faire réussir la France » plusieurs convictions.
Nous pouvons rendre notre système de santé plus performant au service des patients, en le recentrant sur la prévention, la reconnaissance et la complémentarité des acteurs publics et privés, l’accélération de l’accès à l’innovation, une qualité des soins mesurée et évaluée, et une gouvernance moins administrée, qui confère davantage de liberté et de responsabilité.
Les propositions du Medef pour la présidentielle mettent aussi l’accent sur un enjeu fondamental : l’attractivité des métiers du soin, en veillant notamment à former un nombre suffisant de professionnels de santé pour satisfaire les besoins à venir. 100 000 emplois peuvent ainsi être créés dans les années qui viennent. Le secteur de la santé est largement pourvoyeur d’emplois.
Il est aussi un formidable atout pour « faire réussir » la France et l’Europe. Alors que se déroule la Présidence française de l’Union Européenne, et que la pandémie est toujours là, le Medef rappelle l’intérêt de s’unir pour reconquérir des zones de souveraineté sanitaire, pour des produits de santé essentiels. Alors que les campagnes électorales sont souvent propices à « l’Europe-bashing » facile - malgré la grande réussite des achats communs de vaccins, c’était important de le rappeler !