Dire que les résultats ne sont pas très brillants est un euphémisme. Trois sentiments prédominent dans l’état d’esprit du pays : la lassitude, la méfiance et la morosité. Quant au rapport avec la politique, 70% des termes employés pour le caractériser sont connotés de façon négative, corrélés avec une regard plutôt circonspect sur le fonctionnement de notre démocratie.
Dans un tel contexte, le classement des organisations en qui les citoyens ont le plus confiance mérite d’être regardé de près : car ce sont les établissements de santé qui arrivent en tête, avec une cote de confiance très élevée, à 82%, à égalité parfaite avec la science ! En troisième position arrivent les PME, puis l’école, la Sécurité Sociale, la police et les associations. Les entreprises, publiques et privées, se situent en milieu de tableau.
Plusieurs enseignements ressortent immédiatement ; d’abord, la reconnaissance légitime de l’action des acteurs de santé, dans un contexte de crise sanitaire qui nous a tous mis à rude épreuve mais sans défaillance notable du système ; mais aussi, le crédit très réconfortant accordé à la science, émanant de citoyens éclairés qui très majoritairement ne se sont pas laissé berner par les discours obscurantistes.
Autre enseignement intéressant, y compris pour le secteur de la santé, la confiance dans les organisations qui incarnent la proximité, qui paraissent à taille humaine, qui créent du lien social : c’est le cas de l’école, ou du monde associatif. Dans un pays où la moitié des Français (46%) ont le sentiment d’habiter dans un territoire en difficulté, ces organisations sont des balises, des repères, au même titre que les lieux de soin.
Enfin, dernière caractéristique très instructive, la confiance dans les organisations qui incarnent la protection : les établissements de santé, l’armée, la police… Dans un monde jugé « injuste » à 63% par les Français, le sentiment de protection est un réconfort. Ainsi, la présence de la Sécurité Sociale dans le haut du classement témoigne de l’attachement à ce bouclier contre la fragilité de l’existence.
Sans surprise, les corps traditionnels de représentation (religion, syndicats, partis) sont bousculés, en ce qu’ils auraient failli à répondre aux attentes précédemment analysées, et la sphère médias/réseaux sociaux pareillement chahutée.
Proximité, lien social, protection, tels sont les éléments fondateurs de la confiance, qui participent à expliquer l’excellent classement des établissements de santé. Ils nous donnent aussi des lignes directrices pour demain, pour répondre toujours mieux aux besoins des citoyens partout en France, et remplir au mieux nos missions de service public.