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Santé, les prescriptions des candidats

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 EDITO Lamine Gharbi 24.03.2022
Chacun connait l’adage : quand on se regarde, on se désole, quand on se compare, on se console… On aimerait sans doute que les enjeux de santé soient encore plus présents dans cette campagne électorale. Mais quand on se réfère aux scrutins présidentiels passés, dont la santé était un impensé majeur, les progrès dans la prise en considération du sujet sont certains. La crise sanitaire est passée par là, contribuant à hisser la santé au rang de priorité pour les Français, au coude à coude avec l’emploi ou le pouvoir d’achat, et le sujet de l’accès aux soins comme préoccupation majeure.

Du plateau télé au « grand oral », candidates et candidats - ou leurs représentants - exposent donc leur prescription pour le système de santé. Deux sujets, étroitement liés, sont particulièrement présents dans les débats : l’accès aux soins, avec des divergences marquées d’approche sur l’installation des médecins, entre incitation pour les uns et coercition pour les autres ; et la formation et le recrutement des professionnels de santé pour résorber les pénuries.

L’hospitalisation privée, aux côtés des autres Fédérations, a été très active et engagée sur l’attractivité des métiers de santé : on peut donc se réjouir de cette prise de conscience collective, même si les mesures proposées ne sont pas toujours à la hauteur de l’enjeu. Il manque 100 000 professionnels dans le secteur sanitaire, tous secteurs confondus… Un plan d’urgence s’impose, et vite.

Un troisième sujet, au cœur des convictions de notre profession, est aussi largement repris au-delà des positionnements politiques : l’émergence d’un véritable « service public de santé », qui rassemble à égalité de droits comme de responsabilités les acteurs de tous statuts, publics et privés, autour de missions au plus près des besoins des populations. Le mettre en œuvre serait la meilleure illustration que des leçons ont été tirées de la lutte contre le Covid.
Un grand bémol toutefois : beaucoup de mesures, mais peu de vision. Après deux années de pandémie, quelle vision nous est présentée, à nous acteurs de santé, et aux Françaises et Français, de notre avenir collectif en santé demain ? Vers quel modèle voulons-nous aller ensemble, sous-tendu par quelles valeurs ? Quelles grandes priorités de santé publique, embarquant toute la société, nous sont proposées ? Comment anticiper et faire face à la prochaine crise, sanitaire ou d’un autre registre, qui pourrait advenir ? On peine à cerner tout cela pour l’instant, mais la campagne n’est pas finie. Souhaitons que des approches plus systémiques et prospectives prévalent, dans laquelle les acteurs de santé pourront vraiment se projeter, et donner toute la mesure de leur engagement.