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Liberté, proximité, responsabilité en santé : trois principes pour un quinquennat

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EDITO Lamine Gharbi 20.04.2022
Le grand Salon des hospitaliers et du monde de la santé, SANTEXPO, bat son plein. De nombreuses personnalités (Thomas Mesnier, Cécile Lambert, Bernard Jomier, Marguerite Cazeneuve, Franck Chauvin…) sont venues débattre sur notre stand FHP, en ce début de quinquennat marqué par une volonté de priorisation de la santé par le Président de la République. Dans son message adressé à la Première ministre Elisabeth Borne - à qui nous adressons tous nos vœux de succès -, la santé figure, après l’écologie et avant l’éducation, au rang des enjeux sur lesquels « le Gouvernement continuera d’agir sans relâche pour les Françaises et les Français. »

C’est dans ce contexte que vient de sortir un très intéressant rapport de l'Institut Montaigne, intitulé « Santé : faire le pari des territoires », et dont de nombreuses propositions pourraient, et sans doute même devraient, inspirer le ou la ministre de la santé, dont l’identité se dérobe encore à notre connaissance à cette heure… Appelant à refonder la gouvernance du système de santé, trop centralisée et dépourvue de pilotage par la donnée, il préconise de donner davantage d'autonomie et de liberté aux collectivités locales et aux « acteurs de terrain » dans la prise de décisions, « pour conduire des politiques répondant aux besoins de santé locaux ».

Pour y parvenir, Cédric Arcos et Gérard Friedlander, auteurs du rapport, prônent notamment de « favoriser le potentiel d'agilité des acteurs en dépassant les clivages statutaires ». Ils emploient un terme évocateur, le « désilotage », pour illustrer la nécessité de rendre pleinement effectives et généralisées toutes les modalités de coopérations, et transcender les statuts pour s’engager dans les missions de service public (accessibilité, égalité, continuité du service...). Au passage, ils font l’éloge des entreprises à missions, voie exigeante mais prometteuse pour affirmer la raison d’être sociale d’un établissement de santé.

Un extrait du rapport résume parfaitement le chemin à suivre : « faire émerger un véritable service public de santé territorial, dépassant l'approche par les statuts et le cadre de l'offre de soins et engageant l'ensemble des acteurs dans l'amélioration de la pertinence des soins et de la santé des Français ». C’est dans ce cadre territorial que doivent être pensées la prévention et la lutte contre les inégalités d'accès aux soins, et que doit prospérer une démocratie sanitaire de santé vivante, trop latéralisée pendant la crise sanitaire.

La force de la démonstration tient aussi à la méthodologie même du rapport, réalisé à partir d'une analyse cartographique des inégalités de santé par département, confirmant que « notre système est d'abord piloté par l'offre de soins au lieu d’être piloté par les besoins des citoyens et des professionnels ».

« Liberté, proximité, responsabilité », tels sont les trois principes sur lesquels notre système de santé peut se refonder. Ils doivent constituer, pour le ou la ministre de la Santé, l’armature d’une vision stratégique d’ensemble, bâtie avec tous.