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L’urgence est déclarée

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EDITO Lamine Gharbi 01.06.2022
L’été très difficile qui se profile pour notre système de santé, mettant une fois encore à rude épreuve les soignants, inquiète au plus haut point l’exécutif : hier, le Président de la République et la ministre de la Santé en déplacement sur le terrain ont lancé la mobilisation générale en faveur de l’accès aux soins.

Une mission « d’action rapide » a été confiée au docteur François Braun afin de proposer d’ici un mois des solutions concrètes pour les soins non programmés. Brigitte Bourguignon reçoit ces jours-ci tous les acteurs concernés : ce sera le cas pour la FHP vendredi matin. En bref, l’urgence est déclarée…

Emmanuel Macron n’a pas manqué de réitérer à cette occasion son propre discours de la méthode, plaidant en faveur de la « souplesse » et du « bon sens », afin que soit trouvées « les bonnes solutions sur le terrain » grâce à « l’élan collectif » de tous les professionnels.

Malgré les avancées du Ségur, les tensions sont donc plus fortes que jamais. Bien sûr, nous garantirons à la ministre lors du rendez-vous de vendredi la pleine mobilisation de l’hospitalisation privée pour assurer la continuité des activités durant l’été, en lien avec les autres acteurs de santé des territoires.


Mais cette situation alarmante doit aussi être l’électrochoc qui amène, enfin, la puissance publique à faire travailler ensemble le public, le privé, la médecins libérale, en portant sur chacun un regard empreint d’une égale considération. Comme le dit la Première ministre, il ne doit y avoir « ni oubliés ni angles morts ».

Cette considération doit aussi concerner les professionnels de santé, car les chiffres sont cruels : 15 % des infirmières et des infirmiers en formation arrêtent leur cursus ; 10% des médecins n'exercent pas ; et la proportion de postes de médecins vacants dans les établissements privés est la même que dans le secteur public, de 15 à 20 %.

Tout est donc à remettre à plat : les rémunérations évidemment, dans un contexte inflationniste, mais aussi les formations, les perspectives de parcours professionnel et de promotion, la valorisation des compétences et l’élargissement des perspectives, les modes managériaux, la prise en compte des aspirations des nouvelles générations…

C’est exigeant, cela nécessite de sortir des corporatismes et des conservatismes, mais c’est indispensable face à l’ampleur des pénuries si l’on veut, comme l’a exprimé très clairement hier le Président de la République à Cherbourg, explorer « toutes les voies innovantes dans notre capacité à attirer des soignants ».

Lamine Gharbi