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Quelle "Refondation" pour la santé ?

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EDITO Lamine Gharbi 08.05.2022
Vendredi dernier, j’ai rencontré au nom des 1030 hôpitaux et cliniques privés de France, la nouvelle ministre de la Santé et de la Prévention. Au-delà de la courtoisie républicaine caractérisant cette première prise de contact, Brigitte Bourguignon nous a gratifiés d’une écoute attentive dans un contexte très tendu pour le secteur hospitalier. Je l’ai assuré du plein engagement des établissements hospitaliers privés pour assurer la continuité des soins pendant l’été, et de notre participation active à la mission flash sur les urgences. Comme ce fut le cas pour le Covid, la coopération au sein d’organisations territoriales agiles et inclusives est la clé pour répondre aux missions de service au public. Ce qui a été exprimé dans de nombreux rapports, de la Commission d’enquête du Sénat à l’Institut Montaigne, doit devenir une réalité du quotidien.

Pour illustrer la volonté d’une profession pleinement contributive, j’ai remis en mains propres à la ministre le fruit du travail de réflexion de la Fédération depuis plusieurs mois : des propositions très opérationnelles sur l’ensemble des grands dossiers du moment, des revalorisations salariales des soignants dans un contexte d’inflation aux modes de conduite des réformes de santé, de la pluriannualité des financements à la prévention, du pari des territoires au renforcement de l’accès aux soins. Puisque, selon les mots du Chef de l’Etat vendredi dernier dans la PQR, « les Français sont fatigués des réformes qui viennent d’en haut » et que « Paris doit être au service du terrain », faisons donc confiance aux acteurs de terrain pour les impulser !

D’ailleurs, Emmanuel Macron précise dans cette interview l’incarnation de sa « nouvelle méthode » : un Conseil national de la Refondation réunissant les forces vives du pays autour de plusieurs priorités, dont « les services publics pour l’égalité des chances » que sont la santé et l’école. Les discussions auront donc lieu dès septembre « sur le terrain, dans les 1200 bassins de vie », avec « toutes les parties prenantes » : professionnels de santé, élus, patients… Les contours de la conférence des parties prenantes en santé initialement promise se précisent donc, puisqu’elle s’inscrit désormais dans une ambition plus large de rassemblement de la Nation, dans un temps long destiné à « refonder » durablement la santé, et surtout - comme nous le prônons depuis toujours - dans la volonté de puiser dans le pays l’énergie nécessaire à des réformes qui soient mieux comprises et acceptées.

Certes, toute démarche de démocratie participative est difficile, exigeante, susceptible de créer déception et désillusion. Mais il y a urgence, pour la santé, à mettre en place les moyens de redonner confiance aux acteurs et à leurs initiatives, et pour le pays de combattre l’atonie démocratique ambiante. Donc, loin des arguties politiciennes, une Fédération comme la nôtre n’hésitera pas à jouer le jeu, sous réserve évidemment que les règles d’équité dans la prise en considération de tous les statuts soient pleinement respectées.

A propos d’atonie démocratique, il semblerait que les élections législatives ne soulèvent pas un enthousiasme excessif. Pourtant, il s’agit d’un scrutin essentiel qui conditionne les choix politiques qui seront pris dans les cinq années à venir. Alors, toutes et tous aux urnes les 12 et 19 juin prochains !

Lamine Gharbi