Lors du quinquennat précédent, j’avais eu, au nom de la Fédération de l’Hospitalisation Privée, des échanges très constructifs avec de nombreux députés engagés sur la santé. Notre profession s’est toujours efforcée, lors des rendez-vous et des auditions, d’être apporteuse d’idées au service du système de santé. Pendant la crise sanitaire, ce dialogue continu avec les élu.e.s était plus que nécessaire pour ajuster au mieux l’offre aux besoins. Nos interlocuteurs étaient efficaces et mobilisés. On est toujours plus prompt à saluer les « nouveaux » : je tiens aujourd’hui à remercier les « anciens » !
Nous conservons évidemment beaucoup d’interlocuteurs de confiance dans la nouvelle Assemblée, que je félicite pour leur réélection, et sommes attentifs à la future composition de la Commission des Affaires Sociales, où se définissent pour partie les contours de textes aussi importants que le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale.
Bien sûr, le contexte politique pourrait donner lieu à de nombreuses exégèses de ma part… mais je ne crois pas qu’il soit utile de rajouter à la confusion ambiante. En revanche, en tant qu’acteurs du monde de la santé, nous avons quelques messages à faire passer. Le premier, c’est qu’il y a urgence : l’été est là, avec son cortège d’inquiétudes fortes pour notre système de santé et sa soutenabilité. Chaque jour compte, pour les soignants comme pour les citoyens. Nous entendons que des arbitrages politiques sont nécessaires au lendemain du second tour des législatives : mais les mesures à la hauteur des enjeux, elles, doivent être d’application immédiate, et emporter la mobilisation de tous, à égalité de reconnaissance pour l’action menée.
Le deuxième message est un appel à la responsabilité. La puissance publique demande à juste titre aux acteurs de santé de travailler ensemble sur les territoires au service des patients… même si elle ne crée elle-même pas toujours les conditions favorables à cette coopération. A notre tour de demander au politique, dans ce paysage recomposé, de privilégier le sens des responsabilités face aux défis immenses à relever, tout particulièrement dans le domaine de la santé. Il faut avancer, transformer le système, et cela ne pourra se faire que dans un cadre d’intelligence collective « républicaine » qui privilégié l’intérêt du pays sur les calculs politiciens.
Dans le domaine de la santé comme en politique, cette culture du « faire-ensemble » n’est pas toujours foncièrement innée… C’est pourtant ce qu’attendent les citoyens, et la meilleure voie pour tenter de remédier à la désertion démocratique.
Lamine Gharbi