En poursuivant sur ce site, vous acceptez l'utilisation des cookies.
Ces cookies nous sont nécessaires au bon fonctionnement des fonctionnalités du site.
Gérer mes cookies.

Des responsabilités et des inquiétudes

share share
print

EDITO Lamine Gharbi 22.05.2022 2
C’est le mot de l’été : responsabilité, mais il est teinté de réelles inquiétudes.

Responsabilité invoquée hier par le ministre de la Santé lors de sa première séance de questions au gouvernement, appelant à faire prospérer dans le domaine de la santé « une culture du compromis, du pragmatisme engagé et des responsabilités réciproques ». François Braun précise ainsi l’esprit de son action, une « concertation apaisée dans les territoires » censée constituer l’armature de la future Conférence des Parties Prenantes.

C’est ce que porte l’hospitalisation privée de longue date : une gouvernance de la santé qui délaisse une bonne fois pour toutes sa vision trop verticale, corsetée et infantilisante des acteurs de santé, au profit d’un contrat d’engagements respectifs au service des besoins de santé des citoyens. Et donc, des décisions qui ne font pas de différences entre ceux, public ou privé, qui contribuent au mêmes missions et agissent en ce moment même, ensemble, pour la santé des Français au cœur de cet été difficile, malgré les difficultés, comme lors de la pandémie.

Nous voulons y croire et y apporterons toute notre contribution d’acteurs responsables. Mais nous sommes, aujourd’hui, réellement inquiets devant le manque de décisions opérationnelles allant dans ce sens vertueux. A commencer par la hausse du point d’indice de la fonction publique, qui doit s’accompagner au plus vite d’une revalorisation symétrique des rémunérations pour les professionnels de santé de nos établissements. Sans équité ni considération, je le dis clairement, nous ne parviendrons pas à bâtir ensemble la dynamique collective pourtant indispensable pour remédier aux maux de notre système de santé.

Responsabilité aussi, alors que les cas de Covid reprennent significativement. L’exécutif appelle au port du masque et à la vaccination des plus fragiles, mais exclut à ce stade le retour à des mesures restrictives. Cette stratégie est-elle la bonne ? Difficile de l’affirmer, mais si nous devons composer avec ce virus et ses variants sur le long terme, la montée en maturité progressive des citoyens, l’acculturation graduelle aux bons réflexes, constituent sans doute une orientation pertinente de santé publique.

Cette orientation nécessite que les corps intermédiaires en santé, et donc une Fédération comme la nôtre, rappellent, « en responsabilité », les messages importants. Ils sont de deux ordres en cette mi-juillet : le port du masque dans les lieux très fréquentés et les transports en commun ; et encore et toujours, la vaccination, qui protège de 80% des formes graves. Parmi les personnes éligibles – de plus de 60 ans, malades, immunodéprimées, femmes enceintes – 8 millions de personnes n’ont pas encore reçu leur seconde dose de rappel !

Alors qu’un projet de loi sur la sécurité sanitaire est examiné au cœur de l’été, souhaitons aussi que cette exigence de responsabilité et d’une vigilance maintenue intacte irrigue les débats. Je dis avec solennité car des textes importants pour la santé, dont le PLFSS, vont également arriver à la rentrée. Ils requièrent de laisser de côté les postures, le dogmatisme et les effets de manche, pour poser sereinement et de manière apaisée des débats majeurs pour le pays. C’est aussi cela, pour les élus comme pour le monde de la santé, agir en responsabilité.