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PLFSS 2023 : oui à la lutte contre les dérives de l’intérim !

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EDITO Lamine Gharbi 28.09.2022

Le Projet de loi de financement de la sécurité sociale 2023 a été dévoilé. En l’état, et malgré des mesures intéressantes en matière de prévention, il ne prend pas la mesure des besoins en financement des établissements de santé de tous statuts, indispensables notamment pour faire face au renchérissement des coûts liés à l’inflation : ni dans l’Ondam rectificatif 2022, ni dans celui prévu pour 2023.

Cette donne est irrecevable pour les fédérations hospitalières, et elle est majorée pour notre secteur de l’absence de réponse sur les revalorisations salariales des professionnels du privé, et de la gestion erratique des réformes du financement. J’y reviendrai dans ces colonnes la semaine prochaine, qui précèdera l’examen du texte en commission.

Un point positif toutefois : l’un des articles du PLFSS vise à renforcer la régulation de l'intérim des professionnels médicaux et paramédicaux dans les établissements de santé, dans un contexte d’augmentation significative du recours à celui-ci au cours des dernières années. Il précise que les établissements de santé ne peuvent avoir recours à des intérimaires qu'à la condition que ceux-ci aient exercé leur activité dans un cadre autre qu’un contrat de mission conclu avec une entreprise de travail temporaire, ceci pendant une durée minimale qui sera fixée par décret. Cela semble une voie intelligente, qui n’oblitère pas les possibilités de recours, mais l’encadre.

Cela fait longtemps que je pointe les dérives de l’intérim dans le champ de la santé, et la nécessité d’y remédier, au regard de l’impact financier majeur du mercenariat (coût estimé de 500 millions d’euros par an), qui engendre une surenchère intenable pour les établissements ; au regard aussi du puissant facteur de déstabilisation qu’il peut constituer pour l’organisation des services et des prises en charge, et de fait, pour la qualité déployée au service des patients. 

Ces abus sont symptomatiques d’un système de santé qui ne va pas bien, et qui ne peut s’accommoder plus longtemps de modes de fonctionnement précaires. Les vraies urgences doivent être prises à bras le corps, enfin : impulser une puissante dynamique de formation des professionnels médicaux et paramédicaux, renforcer l’attractivité des carrières, redonner du sens aux missions accomplies. Ce sera une manière bien plus pertinente d’employer l’argent public, au service de la pérennité de notre système.