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Faire ensemble, les conditions de la réussite

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EDITO Lamine Gharbi 05.10.2022

Nous étions nombreuses et nombreux, lundi, au Mans, pour la journée de lancement du Conseil National de la Refondation en santé. Je retiens du discours de clôture du ministre de la Santé une phrase : « Je ne serai pas le ministre du diagnostic, mais le ministre de l’action ». Et aussi, un peu plus loin : « C’est localement, en mettant tous les acteurs autour de la table, que nous créons des synergies entre ville et hôpital, entre privé et public, entre les différents métiers, que nous dépassons les postures nous éloignant de l’intérêt des citoyens. »

Nous ne pouvons qu’être d’accord là-dessus, mais le CNR ne doit pas être une énième consultation qui n’a de participative que le nom. Les acteurs de santé sont fatigués, épuisés même, par les impacts cumulés de la crise sanitaire, d’un été tendu, des pénuries de ressources humaines, d’une inflation galopante, et d’un PLFSS qui n’est pas à la hauteur des enjeux. Dans un tel contexte, rassembler pour dire : « vous allez voir, on va soulever des montagnes ensemble ! » est un bon début, mais insuffisant : il faut urgemment que les actes suivent.
 
Si l’on voulait donner à tous les acteurs de santé (sanitaire, médico-social, public, privé, offreurs de soins, industriels, complémentaires, patients…), des gages immédiats de transformation, le politique gagnerait à poser en préambule du CNR, deux actes puissants de gouvernance.
 
Le premier acte, poser clairement la primauté de la mission sur le statut, et rassembler tout le monde autour de ces missions au sein d’un grand Service public de santé. Le deuxième acte, instaurer une véritable loi de programmation en santé, au service de la visibilité, de la prévention et de l’innovation. Ça tombe bien : ces deux enjeux font largement consensus !
 
François Braun a aussi exprimé son souhait que « le secteur privé prenne sa part dans cette éthique collective qui nous engage tous » : ce sera le cas. La FHP a toujours été constructive. Toutefois, ces temps derniers, nous sommes plutôt méritants de l’être… Car certains signaux nous préoccupent : l’émoussement au fil des mois des principes d’équité et de symétrie de revalorisation salariale entre nos professionnels de santé et ceux du secteur public, ou encore la conduite erratique des réformes de financement des établissements médicaux et de soins de suite, et de psychiatrie, réformes en l’état préjudiciables à la qualité de la prise en charge des patients.
 
Cette période est sensible, marquée par des inquiétudes profondes qui s’expriment de toutes parts. Des gages de reconnaissance et de sécurisation de nos capacités collectives à valoriser nos professionnels, à être à l’avant-garde de l’innovation, à défendre notre souveraineté sanitaire, à maintenir l’excellence du soin, et à améliorer l’accès à la santé, doivent être donnés sans tarder. Ils sont la condition de la réussite de cette éthique du « faire ensemble » porté par le CNR.