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Citoyens, acteurs de santé : des aspirations partagées

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EDITO Lamine Gharbi 26.10.2022

Les Françaises et les Français ont plutôt une opinion positive de leur système de santé, mais ils déplorent la complexité excessive de son fonctionnement, et des démarches administratives trop pesantes. Ils aspirent à des parcours de soins plus lisibles, plus fluides, et à des informations fiables mises à la disposition de tous.


Ces enseignements qui ressortent d’une toute récente étude menée par la FHP et l’institut d’opinion Viavoice, ne peuvent que faire écho au vécu des acteurs de santé eux-mêmes : les pesanteurs technocratiques sont légion, les données ne sont pas partagées, et « l’esprit Covid » qui avait favorisé des coopérations vertueuses est en passe de s’estomper, si on ne procède pas d’urgence aux inflexions indispensables.


Autre enseignement de l’étude, 86% des Français estiment que la démocratie en santé - entendue comme permettant aux patientes et patients d’être davantage représentés au sein du système, avec une parole mieux prise en considération - est importante voire essentielle pour l’avenir du système de santé ; et 82% plébiscitent une représentation des patients dans les lieux de décision en santé, au niveau national comme sur les territoires.


Sur ce sujet-là également, les citoyens et les acteurs de santé partagent une aspiration commune : passer de logiques descendantes, souvent infantilisantes, à l’exercice d’une vraie démocratie de santé, au plus près des territoires, et associant la puissance publique, les acteurs publics et privés, les patients, les élus. Dans ces temps difficiles, seule cette démocratie de santé inclusive permettra une véritable réappropriation des enjeux, au plus près des besoins des populations.


Telle est, certes, la promesse du Conseil National de la Refondation en santé. Alors que la santé est l’une des premières préoccupations des Français, et dans un contexte de tensions multiples - économiques, sociales, énergétiques - chacun mesure bien l’importance de recréer du collectif et de la vision autour de cette priorité. Mais aujourd’hui, en dépit de leur attachement aux établissements et professionnels de santé, les Français ont l’impression de passer d’une crise à l’autre - la pédiatrie aujourd’hui, quoi demain ? - et que les mesures conjoncturelles, quoique nécessaires pour éteindre les incendies, ne résolvent rien des problèmes de fond.


Là encore, en tant qu’acteurs de santé, nous rejoignons cette perception. Pour réussir, la démarche du CNR doit poser des socles qui aujourd’hui, clairement, ne sont pas consolidés : un service public de santé fondé sur les missions, favorisant des parcours fluides construits pour et avec le patient ; et une démocratie de santé vivante au service de l’accès aux soins des populations, au sein desquelles personne ne resterait sur un strapontin. Ces ambitions, en résonance avec les attentes des Françaises et des Français, doivent être entendues, sauf à risquer de passer à côté d’un exercice participatif auquel pourtant, nous voulons croire.


Lamine Gharbi


 


« Défi sanitaire et défi démocratique : le regard des Françaises et des Français sur la démocratie en santé » - Etude FHP/Viavoice – septembre 2022