2022 aura été une année très particulière, à plus d’un titre. Les élections ont fait évoluer de manière substantielle notre écosystème politique. Dans ce contexte, la Fédération de l’Hospitalisation Privée n’a eu de cesse d’irriguer de ses contributions et propositions ses interlocuteurs institutionnels, soit en son nom propre, soit aux côtés des autres Fédérations hospitalières, publique et privées. Ensemble, nous avons par exemple porté les grandes inquiétudes des établissements de santé, soucieux de remplir au mieux leurs missions au service de la population, au regard de l’inflation galopante.
Cette année a conforté deux de mes convictions : l’hospitalisation privée est pleinement dans son rôle quand elle irrigue le débat public, et notre participation active aux CNR territoriaux en témoigne. Certes, quelques vieux réflexes anti-privé ressurgissent parfois ici et là, de la part de certains qui n’ont toujours pas compris qu’il fallait être unis pour servir l’intérêt général… mais le plus souvent, l’intelligence collective l’emporte.
Deuxième conviction, nous avons tout à gagner à porter des messages communs aux acteurs de santé. C’est la meilleure preuve que nous savons travailler ensemble, dans la vie des idées comme dans la réponse aux besoins des patients sur les territoires ; et donc, le meilleur plaidoyer pour un Service public de santé fondé sur les missions, qu’il y a urgence à mettre en œuvre.
2022 aura aussi été marquée par de nombreux bouleversements dans notre environnement. La crise sanitaire aura précipité la prise de conscience de nos vulnérabilités, et de la nécessaire refonte de la gouvernance en matière de préparation et de gestion des crises sanitaires. Au-delà, elle nous aura permis de mesurer, avec une acuité alarmante, la fragilité d’un système de santé qui va de crise en crise, et l’impérieuse nécessité de changements structurels pour y remédier. Là aussi, c’est l’affaire de tous, et j’ai eu l’occasion récemment de faire quelques mises au point et de dire, par exemple, l’engagement des établissements privés à missions sur la pédiatrie.
Enfin, dans un contexte géopolitique bouleversé, les tensions énergétiques nous challengent et précipitent, là aussi, les réflexions RSE, notamment sur la sobriété énergétique, dans lesquelles notre profession est déjà très engagée.
2022 aura donc été de bien des façons, une année « lanceuse d’alerte ». 2023 doit être l’année d’une transformation structurelle de notre système, autour d’une gouvernance repensée du pilotage de nos politiques de santé et de la mobilisation de tous, à égalité de droits comme de responsabilités, au service des patients sur les territoires.
Lamine Gharbi