Ce taux d’hospitalisation est aujourd’hui souvent interprété, notamment sur les réseaux sociaux, comme une preuve que les services hospitaliers n’auraient pas été soumis à forte tension pendant la pandémie, et comme une tentative de remise en cause plus générale de l’action menée contre le Covid, tant par les acteurs de santé que par la puissance publique.
L’instrumentalisation facile de cette donnée ne tient pas face aux faits : la réalité est que le taux de 2% d’hospitalisation Covid est une moyenne lissée sur un an et sur l’ensemble de la France, qui ne traduit pas la situation alarmante qui fut celle de nombreux territoires au plus fort de la pandémie.
A titre d’illustration, en 2020, concernant le secteur privé, les hôpitaux et cliniques privés ont pris en charge 25 à 30% des patients Covid dans certains territoires, comme en Île-de-France, en PACA ou en Occitanie, en complémentarité avec l’hôpital public. L’hospitalisation privée a aussi dû créer plus de 100 services de réanimation temporaires pour faire face à la crise sanitaire.
De même, ce pourcentage ne prend pas en compte la durée de séjour en réanimation des patients Covid, durée particulièrement longue - 15 jours en moyenne - comme il est indiqué dans le rapport, alors même que les soins critiques comme la réanimation mobilisent des moyens importants.
« Il faut prendre garde aux interprétations trop rapides et erronées » explique Lamine Gharbi, le président de la FHP.
« Il serait irresponsable, à l’heure des premiers bilans, de sous-estimer la violence de la pandémie à laquelle les hôpitaux publics et privés, dont la coopération a été exemplaire, ont été confrontés. Ce message serait très délétère aujourd’hui, alors que le taux d’incidence augmente. L’heure n’est pas au relâchement mais au maintien de la vigilance, qu’il s’agisse de la vaccination ou des gestes barrières. L’heure est aussi, bien sûr, au rattrapage des retards de soins : c’est un enjeu majeur de santé publique aujourd’hui ».