Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 10 septembre, le président de la FHP Lamine Gharbi et Christine Schibler, déléguée générale, ont fait un point sur la situation sanitaire et sur les enjeux de la rentrée.
Lamine Gharbi a d’abord indiqué que l’hospitalisation privée était prête à faire face au rebond de l’épidémie alors que les derniers indicateurs font état d’une évolution préoccupante.
« Face à cette situation, nous devons tous être mobilisés. Nos établissements de santé privés se rapprochent des ARS pour participer pleinement à la réponse au niveau de chaque territoire. Je suis confiant sur la capacité des acteurs de santé à faire face car leur coopération est désormais un acquis majeur et nous avons l’expérience de la première vague » a affirmé Lamine Gharbi.
Le président de la FHP a précisé que la déprogrammation des opérations était un levier à manier désormais avec la plus grande précaution :
« Une nouvelle déprogrammation nationale n’est pas souhaitable car elle serait non justifiée sanitairement et elle aurait des conséquences médicales graves » a déclaré Lamine Gharbi qui a également alerté sur les retards de soins :
« Il n’y a pas que le Covid malheureusement. Le renoncement aux soins des Français reste perceptible. Ils doivent continuer à se faire soigner, en sachant que les conditions de leur prise en charge sont totalement sécurisées. Je veux aussi demander aux Français de respecter les gestes barrières. Ils sont nos meilleurs alliés face à l’épidémie. »
Pour assurer une mobilisation totale, la FHP demande que les personnels de santé puissent bénéficier en priorité des tests de détection avec des délais raccourcis pour en connaître les résultats.
Par ailleurs, Lamine Gharbi a salué les récentes mesures gouvernementales en faveur d’une revalorisation des personnels de santé. Il souhaite que les 150 000 salariés du privé en bénéficient concrètement le plus vite possible.
« Une augmentation des tarifs hospitaliers de 10 % sera nécessaire pour financer ces revalorisations salariales ainsi que nos besoins en investissement. La santé ne doit pas être vue comme un poste de dépenses à maîtriser mais comme un formidable moteur économique et social au sein des territoires ».
La FHP a également rappelé l’importance de développer la formation continue des professionnels de santé pour répondre aux pénuries de professionnels formés, développer l’emploi et rendre les carrières plus attractives.
« Le Gouvernement a annoncé la création de 16 000 places de formation d’infirmiers et d’aide-soignants. Cet effort est à saluer mais il doit être développé car 100 000 postes restent à pourvoir dans les établissements de santé. » a indiqué Christine Schibler.
« Nous attendons un « big bang » de la formation continue en santé car c’est un puissant levier d’attractivité pour les établissements de santé et cela permettra également de créer de nombreux emplois durables. » Pour cela, une évolution réglementaire et législative est indispensable pour adapter les dispositifs de formation continue et de l’apprentissage. Plus largement, il faut permettre à nouveau aux établissements de santé de répondre aux besoins de formation de leurs professionnels en mobilisant leur contribution légale à la formation.
Enfin, dans une période où les acteurs de santé doivent d’abord se focaliser sur leur mission de soins, le président de la FHP a appelé à repousser certaines réformes menées au pas de charge et sans préparation suffisante comme les réformes des modes de financement des établissements SSR et psychiatriques :
« Ce n’est pas le moment ! Ces réformes n’ont pas fait l’objet de véritables études d’impact et risquent de déstabiliser fortement les établissements. Elles doivent être reportées pour donner le temps à des simulations et à une concertation avec les acteurs concernés. La priorité aujourd’hui est à la mobilisation de tous pour faire face à l’épidémie ! » a conclu Lamine Gharbi.