Echange Lamine Gharbi – Olivier Véran
A l’occasion des Rencontres de la FHP, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, et le Président de la FHP, Lamine Gharbi, ont eu un échange d’une heure. Ce fut l’occasion pour le Ministre de saluer le dialogue social engagé par la FHP pour la mise en œuvre des mesures RH issues du Ségur. La transposition à notre secteur des mesures prises pour les sages-femmes annoncées le 16 septembre exigera néanmoins de nouveaux échanges techniques pour une équité de traitement avec le secteur public.
Sans anticiper les annonces attendues en cette fin de semaine, le Ministre a dévoilé une évolution de l’ONDAM hospitalier qui devrait être supérieure à 2,4% dans le cadre du PLFSS 2022.
Il s’est également exprimé en faveur d’une pluriannualité à 5 ans, pour la prochaine mandature, aux fins d’apporter de la lisibilité aux acteurs.
Concernant les réformes du financement de la psychiatrie et du SSR, le Président Lamine Gharbi a une nouvelle fois formulé le déficit de lisibilité et de méthodologie, appelant un financement équitable entre les secteurs et préservant la dynamique d’activité de nos établissements en réponse aux besoins exprimés. Olivier Véran a néanmoins confirmé sa volonté de mettre en œuvre lesdites réformes au 1er janvier 2022, essayant de rassurer par des mécanismes de sécurisation. Le Ministre a, à cette occasion, souhaité exprimer que les réformes du financement n’avaient pas pour objectif de réaliser des économies. Telle sera également l’attention portée à la rémunération des médecins dans le cadre de la réforme des urgences, s’est-il engagé.
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Politique de santé : territorialisation et présidentielles
A quelques mois de la présidentielle et des législatives, de nombreux parlementaires et élus territoriaux, dont des Présidents de Région, sont venus débattre à nos côtés de sujets structurants pour l’avenir du système de santé. La territorialisation de la santé, tout d’abord, avec la volonté de donner davantage de latitude aux élus de terrain. Un sondage flash à destination des participant.e.s des Rencontres a d’ailleurs révélé que 87% d’entre eux souhaitent que les élus locaux s’engagent davantage dans les politiques de santé, notamment en matière de santé publique et de prévention. Pour reprendre les mots de Xavier Bertrand :
« Tout ce qui peut être bien réalisé en bas, n’a pas à être décidé d’en haut ». Autre sujet clé, la complémentarité des acteurs : « nous sommes fiers des collaborations établies pendant la crise, on a cassé les cloisons public-privé », pour Philippe de Mester, le Directeur général de l’ARS PACA. L’idée selon laquelle chacun doit contribuer aux missions de service public est à présent bien ancrée dans l’esprit des politiques. Pour le sénateur Bernard Jomier,
« la qualité de la réponse n’est pas tant une question de statuts qu’une question de missions ».
« Il faut travailler en bonne intelligence au service des Français », nous a dit le député Thomas Mesnier, qui porte aussi – et ce sujet a été partagé par les autres parlementaires présents au-delà des différences de sensibilité politique - la nécessité d’une vision pluriannuelle des financements de la santé, sur cinq ans.
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Anticipation des crises sanitaires : Coopération et vision des professionnels
Il faut savoir analyser le passé et le présent pour anticiper l’avenir. C’est l’exercice auquel se sont prêtés les différents intervenants des deux tables rondes dédiées aux crises sanitaires et menaces de demain. Les 18 mois de crise sanitaire sont venus confortés l’impérieuse nécessité de coopérer : coopération entre les professionnels de santé et établissements de santé quel que soit le statut, coopération entre les secteurs, coopération entre ARS, collectivités locales… Ce mouvement de renforcement des coopérations doit se poursuivre au service de l’accès aux soins de la population sur tous les territoires, mais aussi au service de l’excellence. Cette crise sanitaire a révélé l’agilité des acteurs de santé à adapter leurs organisations et à répondre présent, elle a donné à voir l’engagement plein et entier des professionnels de santé, elle a confirmé l’importance des ARS dans leur mission de régulateur. Mais ces 18 mois ont aussi exacerbé le phénomène de pénurie des personnels et posé plus que jamais les questions de reconnaissance et d’attractivité. Confiance, simplification, transparence, coopérations, équité, formation… quelques mots-clés à ne pas oublier.
Engagement sociétal
Les Rencontres de la FHP ont été l’occasion pour notre Fédération de dévoiler sa nouvelle signature : Des Hôpitaux et Cliniques à missions. Se dotant d’une raison d’être à inscrire dans ses statuts, la FHP entend traduire dans ses statuts la vision et le sens de l’action d’une profession résolument engagée dans les missions de santé au service de la population. Cette volonté de faire vivre un service de santé au public fondé sur les missions est au cœur du projet stratégique de la FHP.
Une première illustration de la déclinaison de cette nouvelle signature et raison d’être de la FHP est l’engagement de l’hospitalisation privée dans une démarche socialement responsable collective, au service de la santé durable et du développement économique et social des territoires. Pour ce faire, la FHP a élaboré une charte RSE, qui a fait l’objet d’une présentation aux Rencontres et dont la mise en œuvre conduira à amplifier les actions éco responsables de la profession sur les quatre grands piliers de la RSE : environnemental, social, sociétal et économique. Les Rencontres ont aussi donné lieu à deux temps forts qui témoignent de l’engagement sociétal de la Fédération : la signature d’une Convention avec l’Institut Women Safe and Children, sur la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, et l’intervention du président de la Fondation des Usagers du Système de Santé, Jean Léonetti, autour de la promotion de la démocratie sanitaire et de la place des patients dans le système de santé.
Découvrir la nouvelle signature et raison d'être de la FHP
Découvrir la charte RSE de la FHP
RH : Emploi et attractivité
La matinée du mercredi 22 septembre des rencontres était consacrée à l’emploi et l’attractivité. La FHP a rappelé que la pénurie de personnel soignant est un sujet majeur de préoccupation qui concerne aussi bien les établissements publics que privés – avec « 100 000 postes vacants au total » dans le secteur sanitaire et 93 000 postes à créer dans le secteur médico-social (selon le rapport El Khomri), soit « près de 200 000 emplois disponibles ». La FHP milite pour un « bing bang de la formation » pour faciliter et multiplier les embauches. Autres requêtes à cet effet : la libération des quotas de formation (infirmiers et aides-soignants), la simplification des modalités réglementaires d’ouverture des instituts de formation (IFSI et IFAS) et un accès massif de ces métiers à l’apprentissage.
Par ailleurs, la FHP s’engage à accompagner massivement les stagiaires dans ses établissements, à doubler le nombre d’apprentis et à recruter en CDI les nouveaux personnels formés. Le contexte est marqué par l’ampleur du rattrapage des soins.